Le Verbe est devenu chair !
Rien de merveilleux, rien d'extraordinaire, rien d'éclatant n'est donné: un enfant emmailloté de
langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant né dans une étable et couché dans une mangeoire. C’est le premier visage de Dieu : un enfant, avec ses besoins, sa
fragilité et sa pauvreté.
Cette simplicité frappe: Dieu n'est pas venu avec puissance ni grandeur visible. Il ne s'est pas imposé. Rien pour séduire ou convaincre : il vient lui-même mendier notre aide. D’une certaine façon, l’humanité attend Dieu, elle attend qu’il se fasse proche. Mais quand arrive le moment, il n’y a pas de place pour lui. L’humanité est si occupée d’elle-même, elle a besoin de tout l’espace et de tout le temps de manière si exigeante pour ses propres affaires qu’il ne reste rien pour l’autre – pour le prochain, pour le pauvre, pour Dieu.
Et Dieu répond en se donnant en silence. En Jésus, Dieu s’est uni l’homme à lui-même. L’éternel aujourd’hui de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et notre aujourd’hui passager a acquis une dimension éternelle. Dieu se fait petit, faible et vient à notre rencontre comme un enfant sans défense. C’est cela la réponse de Dieu. C’est cela son ‘jugement’.
C’est énorme : c’est un don qui, non seulement nous transforme radicalement, mais qui s’adapte à nous, à nos peurs, à notre nullité ; un don qui n’écrase pas, ou on ne peut être qu’attiré par cette bonté incroyable qui se communique à nous en silence. Dieu se donne en nous attirant à lui. C’est cela Noël: Dieu est devenu l’un de nous, pour tout assumer de notre vie, et que nous comprenions la dignité, le poids de chaque actes, de chaque instants ; tout en nous a acquis une dimension divine !
Que sa présence silencieuse soit votre joie!