parler dans la vérité de l’amour
« Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens, mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu » (Mc 12, 13-17).
Mais « ils ne croyaient pas à ce qu’ils disaient, c’était une flatterie », un « discours de flatteur, avec des paroles souples, avec de belles paroles, avec des paroles trop sucrées ».
Ce discours, a-t-il poursuivi est « le langage des corrompus, la langue de l'hypocrisie » et l’évangéliste précise que Jésus le sait : « sachant leur hypocrisie ». Les corrompus « n’aiment pas la vérité. Ils aiment seulement eux-mêmes et cherchent à tromper, à impliquer l’autre dans leur mensonge. Ils ont le cœur menteur; ils ne peuvent pas dire la vérité ».
L’hypocrisie « est le langage de Satan après le jeûne dans le désert : tu as faim ? Tu peux transformer cette pierre en pain. Pourquoi tant de travail ? Jette-toi du haut du temple. Ce langage qui semble convaincant porte à l'erreur, au mensonge ».
Ce langage est une tentative de « persuasion diabolique », dont les pharisiens feront usage également auprès de Pilate au moment de la Passion : « nous n’avons pas d’autre roi que César ». Par ce langage, ceux qui semblent « louer » le Christ « finissent par le trahir et l’envoyer sur la croix. Mais Jésus les regarde en face et leur dit : hypocrites ! ».
Le langage des enfants
Au contraire, le « langage de vérité » fonctionne « avec l’amour », « il n’y a pas de vérité sans amour : l'amour est la première vérité. Et s’il n’y a pas d’amour il n’y a pas de vérité ».
Chez les hypocrites « la vérité est esclave de leur propres intérêts » et le seul amour qu’on peut y trouver c’est « l’amour de soi », une « idolâtrie narcissique qui les porte à trahir les autres et aux abus de confiance ».
« La douceur que Jésus demande n’a rien, rien à voir avec cette flatterie, avec cette façon sucrée d’avancer. Rien. La douceur est simple, comme celle d’un enfant; et un enfant n’est pas hypocrite, parce qu’il n’est pas corrompu. Quand Jésus dit : que votre oui soit oui, que votre non soit non, avec une âme d’enfant, c’est le contraire de ce que disent les corrompus ».
Chacun a « une certaine faiblesse intérieure », une vanité, qui aime « que l’on dise du bien de soi, demandons-nous aujourd’hui quel est notre langage : parlons-nous en vérité avec amour ou bien parlons-nous un peu avec ce langage » hypocrite ?
« Que notre façon de parler soit évangélique, Que ce soit le langage des simples, des enfants, des fils de Dieu: parler dans la vérité de l’amour ».
Pape François.