Précieux malheur
La beauté est la mort de tout ce qui est beau :
la mort est un secret qui n’est jamais trahi,
la mort est un amour qui n’a jamais douté.
Mon coeur est une neige où personne n’a marché,
la neige qui portait l’empreinte de ton âme.
Tes yeux se sont éteints miraculeusement,
la pensée de l’azur ne quitte plus mon coeur.
Qui aime la beauté ne verra pas les anges,
ces anges agenouillés sur le parvis de l’âme.
Les anges m’éclairaient le cœur avec leurs lys.
Le malheur m’a jetée entre les bras des anges.
Mon malheur radieux vaut plus que le bonheur,
il n’est d’autre bonheur que d’aimer son malheur.
Les anges jamais plus ne me laissent en repos,
Dieu veille dans la nuit sur mon précieux malheur.
J’ai chéri mon malheur jusqu’à en être aimée,
ce bonheur est si pur qu’il ne peut plus mourir.
Lydie Dattas