La charité : un don de Dieu
La charité est à la fois la voie, le terme, et le point de départ. La charité est tout cela parce qu’elle est un don de Dieu, une participation à l’Esprit Saint lui-même.
C’est pour cela que quand on s’y donne pleinement, totalement on est porté par cette charité, qui, sur la terre est vécue dans le grand élan de l’espérance et dans la petitesse de la foi. Car sur
la terre on ne voit rien ; mais le désir l’emporte, la soif l’emporte. Le cri de soif du Christ nous révèle que sur la terre, il faut toujours dépasser ce qui est fait, ce qui est réalisé.
Donc d’une certaine manière il n’y a pas de repos, et en même temps il y a toujours un repos. Il n’y a pas de repos parce que rien ne nous satisfait, on ne peut jamais s’arrêter. Le désir que
Dieu met en nous est un martyre, parce qu’il nous oblige à ne pas nous arrêter, à nous laisser toujours attirer par Jésus, à désirer être toujours plus
attiré par Jésus crucifié : »quand je serai élevé de terre , j’attirerai tout à moi ». On comprend que Thérèse puisse, à l’oraison, « souffrir un véritable
martyre », car notre oraison consiste à vivre cette attraction du Père lui-même, comme Jésus nous le dit : »Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne
l’attire ».
« Enfin j’avais trouvé le repos »- mais ce n’est pas le repos au sens où nous l’entendons habituellement. Car c’est seulement en empruntant à Jésus son propre amour qu’elle trouvera le repos. Cela c’est la magnanimité divine de la petite Thérèse. La petite voie est bien la voie royale. Car être royal c’est être magnanime, ne s’arrêter à rien de partiel, « vouloir tout », « choisir tout ». C’est la voie. La charité, l’amour divin est tout et il est éternel, il réalise donc le passage de la terre au ciel : par l’amour nous vivons déjà au ciel.
Ce qui donne leur sens à tous nos actes, c’est l’amour, qui est capable de tout transformer puisque ce qui est la fin est alors présent à tout ce que nous faisons, sans rien supprimer car l’amour, en éliminant toute abstraction et en nous faisant vivre directement de la présence de Jésus, donne un réalisme à tout ce que nous faisons. Par la foi, l’espérance et la charité, Jésus nous est totalement donné.
Père Marie Dominique Philippe « L’acte d’offrande »