En Jésus, nous sommes libres de toutes fautes, de tout passé ! (II)
Le don que Jésus nous fait actuellement de tout lui-même est complètement disproportionné par rapport à nos fautes: Dieu nous ‘punit’ de nos pauvretés et de nos misères en se donnant à nous dans la plus grande des proximités ! « Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est uni à tout homme quel qu’il soit, dès le premier instant de sa conception, au-delà de la conscience qu’il peut en avoir » Cf. Concile Vat.II. Gaudium & Spes.
Or, l’homme n’a pas l’audace de croire à ce don, car il ne le voit pas et n'en possède rien! RIEN DU TOUT! C'est un don gratuit, substantiel, qui s'impose qu'on le veuille ou non! Et la lumière pour en vivre c'est Marie, Immaculée malgré elle: cela c'est réaliser éffectivement et efficacement tout de suite pour elle, alors que pour nous cela est donné, mais ne sera manifesté que plus tard... L'homme misérable préfère donc souvent face à sa misère rester selon ce qui est ‘à sa taille’, se repliant sur lui-même et sur les ruines de Jérusalem, cherchant désespérement en lui-même ou par lui-même le paradis perdu, une harmonie humaine, une perfection qui laisse une image de soi correcte, propre, respectueuse ... et dans son pharisaisme -prétention à marcher droit par soi-même- il clame la justice, le droit et la tolérance zéro face aux désordres! Jésus en est condamné du fait de ses ‘excès de miséricorde'- ; L’homme reste alors –et c’est le cas d’un trop grand nombre de chrétiens et d’ecclésiastiques- dans une attitude religieuse, celle de l’homme qui tend vers Dieu, vénérant sa propre liturgie, 'la beauté' qui n'est rien de plus qu'une harmonie artistique, une juste proportion esthétique de qualités sensibles, et ses raisonnements, ses opinions sont alors l'obstacle premier qui lui font refuser la foi, cette lumière d'en haut qui reprend tout au nom de ce qu'il a acquis par son humanité...;
Dans cette optique, on voit la faute comme une diminution de nos capacités et de notre dignité et de ce que nous sommes comme créature face à Dieu ; Ce qui est vrai selon la 'nature': par rapport à notre état de créature et dans l’Ancien Testament.
Mais, le Nouveau Testament -le don actuel et définitif de la personne de Jésus- réalise une re-création! C'est une naissance nouvelle à laquelle on doit se convertir, non par 'des efforts' mais en acceptant d'être posséder par une lumière substantielle qui nous dépasse et nous transforme effectivement: Dieu prend l’initiative de se donner à nous pour nous faire vivre immédiatement ce qu’Il est ;
Notre « pénitence » c’est donc de vivre à sa taille, à la taille de Dieu lui-même ! Cela s’appelle la foi : je vis tout en Fils du Père ; l’espérance : je vis tout selon la signification que cela a pour Lui, et la charité : selon l’amour qu’il a pour moi et mon frère. Mais cela, c’est de trop ! Dieu est de trop pour nous, c’est excessif… on préfère un salut qui soit le calme plat, une paix psychologique, une harmonie toute humaine, parce qu’on veut –inconsciemment- maitriser son propre salut, maitriser sa vie ! On refuse d’être des enfants, des comme des nouveau-nés face à ce que nous vivons !
Fr Grégoire