Ce qui fatigue ce sont les conventions : elles mangent la plus part des vies comme de petites souris à petites dents et au bout du compte c’est la vie toute entière qui est mangée comme un gruyère
" Nous sommes tous des enfants : on ne traverse pas cette vie sans avoir le cœur arraché par une main glacée qui entre dans notre poitrine comme si elle était chez elle, nous arrache le cœur et le jette aux bêtes…et là, on se pose la question : y-a-t-il un secours qui nous reste ?
les fausses consolations du monde sont ignobles et terribles, mais les consolations du réel sont splendides…
La consolation, c’est cette manière enfantine, puérile d’accrocher quelques cerises du langage à son oreille, c’est ce rafraichissement de la vie, c’est la revanche du rosier contre l’intelligence technicienne et molle, contre cette force aveugle, cette bête idiote qui nie la vie la plus fragile la plus sacrée.
La consolation c’est quelqu’un qui prend un peu de feu du langage et qui nous le jette à la figure, comme un coup de canon, et qui nous arrache à cet empêchement de connaitre, qui nous sauve de l’illusion de trop connaitre, et qui déchire ce voile sur le réel et qui nous donne de recevoir : un chose ténue et délicate, comme le baiser d’une lumière sur notre cœur gris : la vie à l’état pur, telle qu’elle est en elle-même : oisive et patiente, abondante et mortelle, qui nous invite à être comme la terre nue, oublieuse d’elle-même, faisant même accueil à la pluie qui la bat et au soleil qui la réchauffe … "
Christian Bobin
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Depuis 8 ans, j'adapte des textes de Christian Bobin -après 4ans de succès au festival off d'Avignon- chez des particuliers, théâtres, entreprise où je rencontre une forte attente de ce regard...
Sylvie 11/12/2019 15:54