Bonsoir Père...
Du plus noir de l’abîme où mes sens sont noyés
Je viens ayant jeté le sommeil à mes pieds (…)
Conduis-moi lentement seul à travers les choses
Le long des heures tour à tour brunes et roses,
Seul avec Toi, du ciel aspirant tout l’espoir,
De la paix du matin jusqu’à la paix du soir.
Rien n’est vrai que d’aimer, mon âme, et d’être dupe (…)
O prêteuse sans fin de biens jamais rendus,
Laisse abuser chacun de ta folle abondance (…)
Rien n’est vrai que d’aimer, ô mon âme, mon âme,
Qui te reposerait du poids de ton soleil ?
Ni l’ombre de la nuit, ni l’ombre du sommeil,
Ni le temps qui s’enfuit léger comme une femme.
Rien n’est vrai que d’aimer et que d’aimer toujours !
Bonsoir Père ! J’ai mis mes deux mains dans ta main.
Le sommeil – ou la mort – traverse la nuit brève (…)
Et je ne sais pourquoi tu m’aimes… Les chemins
Me mènent tous à Toi, sans lutte, sans secousse ;
Le sommeil – ou la mort — glisse dans la nuit douce…
Bonsoir Père, reçois mon âme entre tes mains.
Marie-Noël.
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