Les ruines du ciel....
Dieu tenait au dix-septième siècle la place qu’aujourd’hui tient l’argent. Les dégâts étaient moindres.
La mort nous prendra tous un par un, aussi innocemment qu’une petite fille cueillant une à une les fleurs d’un pré.
Le savant casse les atomes comme un enfant éventre la poupée pour voir ce qu’il y a dedans. Le poète est un enfant qui peigne sa poupée avec un peigne en or. Il y a la même différence entre la science et la poésie qu’entre un viol et un amour profond.
J’ai mon échec sous les yeux : un bouquet de mimosa dans un pot à eau. Il a ensoleillé mon petit déjeuner, embaumé ma journée et je suis incapable de faire un portrait de lui à la hauteur de sa générosité.
C Bobin, Les Ruines du Ciel
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